La spécificité de la Natation
I/ Définition de l’activité
A/ Définition courante de la natation :
- C’est l’art de nager (nager n’étant pas chez l’homme une faculté naturelle c’est donc un ART)
B/ Définition du mot NAGER :
- C’est se soutenir sur l’eau et avancer grâce à des mouvements appropriés.
Cette définition met en évidence des problèmes d’ordre affectif, moteur ou cognitif qui sont posés d’emblée aux nageurs débutants en piscine ou qui réapparaissent souvent en milieu naturel (mer) même chez le confirmé.
B/ Définition du SAVOIR NAGER (déf . de M. VANDERBHERGUE) :
ü Plonger
ü Parcourir rapidement 15 m.
ü Rester sur place
ü Nager 10 m.
ü Plonger pour ramener en surface un objet immergé à 2 m.
ü Parcourir 25 m. sur le dos
· En 1783 , Nicolas ROGER instaure une méthode sûre pour apprendre à nager rapidement.
Il posait le problème de la respiration. A cette époque savoir nager dépendait du milieu (piscine ou mer)
C/ Définition de PELAYO :
- C’est un ensemble des rapports finalisés de l’homme et de l’eau sans utilisation d’engins ou d’accessoires et sans possibilités de reprises d’appuis immédiats avec le monde solide, avec le souci d’une autonomie complète plus ou moins prolongée mais toujours limité par la nécessité d’assurer des échanges respiratoires » : Savoir minimal en natation.
Ce souci d’une autonomie totale qui reste à conquérir détermine les comportements du débutant en piscine et du nageur en milieu naturel instable (vagues….).
D/ Définition de la Natation Sportive :
- Parcourir une distance plus rapidement que les autres et/ou le plus rapidement possible.
- Le crawl et le dos : mettent en évidence les règles d’actions efficaces.
- Le papillon et la brasse : posent le problème de la discontinuité des actions motrices.
Þ La maîtrise de ces nages et la gestion de la performance constitue la base d’un
savoir spécifique, culturel et sportif.
II/ Logique interne de la natation
Logique interne de la natation:
Ø Réaliser une performance, contre le temps et les adversaires (dans le cadre d’un règlement spécifique à chaque nages).
Ø Se déplacer de façon économe sans perturber sa respiration
Essence:
Ø Construire une nouvelle locomotion.
Þ Il va s’agir d’aborder les différent problèmes que pose le milieu aquatique dans les perspectives d’une adaptation la plus complète de l’individu aux spécificités de ce milieu.
Þ Il est alors posible de caractériser cette adaptation sur les pôles équilibration, respiration, propulsion, en fonction des stades de terriens, baigneurs, nageurs.
III/ Spécificités (contraintes) du milieu aquatique.
A/ Au regard des caractéristiques physiques.
Ø Par rapport à la fluidité :
Cela nécessite une restructuration de la motricité notamment à travers la recherche et la création d’appuis plus solide.
Ø Par rapport à la densité de l’eau :
Cette densité bien supérieure à celle de l’air oppose à l’individu une résistance typique et permanente.
Ø Par rapport à la profondeur :
Cette dimension nouvelle pour l’individu va intervenir dans le réglage gestuel.
Ø Par rapport à la pression :
Elle va poser le problème d’audition, d’équilibration et de respiration.
Ø Par rapport à l’opacité :
Elle va nécessité une accoutumance.
Ø Par rapport à l’apesanteur :
(partielle) dans laquelle se trouve le corps soumi à un système de force (poids, Poussée d’archimède).
Ø Par rapport à la température:
En générale inférieur à celle de l’homme (28° ou 31°pour les bébés)
B/ Au regard des caractéristiques culturelles.
La natation est:
ü Utilitaire: savoir nager pour ne pas se noyer, pour sauver, aider une personne en difficulté, pour dépasser une certaine appréhension ou des représentation vis à vis d’un milieu (savoir minimal).
ü Sportive: developper une activité exclusivement technique:apprendre les 4 nages (savoir fodamental).
VI/ Caractéristiques de l’adaptation comportementale de l’homme dans le milieu aquatique.
Compétences
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Terrien
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Baigneur
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Nageur
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Equilibre
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Vertical voire oblique. Regard oblique voire horizontal. Tête verticale. Le corps est soumis à la poussée d’Archimède. Les réequilibration sont obtenues par des actions de bras qui sont souvent inadaptées.
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Horizontal. Tête horizontale. Regard vertical. Restructuration de l’équilibration et de la perception (les jambes sont équilibrateurs).
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Respiration
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Innée. Inspiration active. Expiration passive et réflexe. Le temps d’inspiration est égal au temps d’expiration. L’inspiration se fait souvent par le nez.
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Conserve l’organisation respiratoire du terrien.
En cas d’immersion : blocage respiratoire.
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Acquisition d’un nouvel automatisme respiratoire qui est basé sur une expiration longue et active (aquatique et essentiellement par le nez). L’inspiration est brève.
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Propulsion
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Les jambes sont motrices. Elles fonctionnent grâce aux informations plantaires. Les bras sont équilibrateurs.
Grande résistance à l’avancement.
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Les informations plantaires sont recherchées.
Les bras servent plus à la réequilibration qu’à la propulsion qui reste essentiellement liée aux jambes. Les actions musculaires sont anarchiques, grandes résistances à l’avancement du fait de la verticalité.
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Les bras deviennent moteurs. Recherche des appuis non plus vers le bas mais vers l’arrière. Le nageur tente de rendre solide des appuis fuyants, il utilise l’eau comme moyen de déplacement. Les résistances à l’avancement diminue.
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V/ Les composantes fondamentales de la natation.
A/ L’équilibre
1/ L’équilibre en milieu aquatique.
Le corps en milieu aquatique est soumis à 2 forces de même direction, de sens contraire, d’intensité et point d’application variable :
ü La force de pesanteur de direction verticale s’exerce de haut en bas et est appliquée au centre de gravité.
ü La poussée d’archimède (de direction verticale s’exerce de bas vers le haut)
Le jeu des 2 forces va déterminer 2 types d’équilibre :
ü Equilibre statique (subit, jugé par rapport à la surface de l’eau)
ü Equilibre dynamique (qui est construit par l’individu ).
2/ la flottaison :
Þ Définition :
- Etat d’un corps qui se maintient sans effort et sans artifice au sein ou à la surface de l’eau, grâce à une densité inférieure ou égale à l’unité.
- Pour que le corps flotte, le poids du volume du corps immergé (A), doit être inférieur au poids du volume d’eau déplacé (B). Le rapport A/B détermine une densité. (Les densités inférieures ou égales à 1 favorisent la flottabilité du corps.
B/ La respiration
1/ Influence de la respiration sur la flottabilité.
- Lorsque la cage thoracique accroît son volume, c’est le volume du corps immergé qui est accru et en conséquence le volume d’eau déplacé.
- La poussée d’archimède augmente.
- La flottabilité du corps est améliorée.
2/ Influence de la respiration sur l’équilibre.
- Cette influence est perturbatrice car l’inspiration nécessite la sortie de la tête hors de l’eau.
- La sortie de la tête provoque une chute des jambes. On cherchera à diminuer cette perte d’alignement horizontal par un mouvement de flexion actif de la tête (brasse et papillon), ou par un mouvement latéral (crawl). On se trouvera dans une situation où il y aura un problème d’oscillation latéral.
- Le nageur cherche une inspiration brève pour perturber le moins possible son équilibre.
3/ Influence de la respiration sur la synchronisation de la nage.
- Inspiration et expiration vont venir rythmer la nage (synchroniser les gestes les uns par rapport aux autres).
- L’inspiration se réalise à la fin du trajet moteur des bras.
C/ La propulsion
Il existe :
ü Différentes façons de se propulser en nageant.
ü Différentes synchronisations bras/jambes et de ce fait :
ü Différents types de nages.
On aboutit à des classifications :
ü Nage alternée, nage simultanée.
ü Nage ventrale, nage dorsale.
ü Nage codifiée, nage hybride.
On va retrouver dans les techniques de nages des invariants fondamentaux de la propulsion.
Définition de la propulsion : ensemble des mouvements qui pousse vers l’avant.
1/ Les résistances à l’avancement.
L’eau offre 3 types de résistances :
ü Résistance frontale qui s’exerce devant toutes les parties immergées du corps du nageur.
ü Résistance superficielle qui se produit au voisinage immédiat du corps.
ü Résistance tourbillonnaire qui se traduit en arrière du nageur provoquant une aspiration vers l’arrière.
La résultante de ces 3 résistances s’applique perpendiculairement à l’axe de la surface du corps immergé.
On peut décomposer cette résistance en 2 forces :
ü La portance qui pousse le corps vers le haut.
ü La traînée qui tire le corps vers l’arrière.
Plus le nageur est à plat, plus la portance augmente, plus la traînée diminue.
2/ Les facteurs qui détermine les qualités de la propulsion.
- Le modèle de la godille constitue le modèle explicatif du nageur expert.
- La position haute et avancée du coude est la clé des nages modernes. Elle permet de définir 3 moments dans le trajet moteur des bras :
ü La prise d’eau : correspond à l’extension du bras et à la flexion de la main sur le bras.
ü La traction : correspond au début de la flexion du coude.
ü La poussée : débute avec le passage du coude au niveau du plan de l’épaule et se termine par l’extension du bras en arrière.
- Au niveau des bras, le nageur cherchera à tirer avec la main et l’avant bras (les doigts légèrement écartés, le coude fléchit).
- Au niveau des jambes, il cherchera à pousser avec l’intérieur des jambes et des pieds.
Ø Fréquence :nombre de répétitions de mouvement par rapport à l’unité de temps.
Ø Cadence :répétition de mouvement qui se succède à intervalle régulier.
Þ Tout gain de fréquence se fait au détriment d’amplitude de nage.
¨ Si en crawl, c’est la fréquence qui prime ; en papillon la longueur de bras est prépondérante.
¨ Dans l’apprentissage des nages il faut insister sur l’amplitude.
Le nageur va chercher la continuité des actions motrices ce qui pourra aller jusqu’à un